L’évaluation scientifique de l’EFSA ne repose pas sur un seul résultat d’étude, mais se fonde sur des dizaines, voire des centaines d’études. Ces études scientifiques doivent satisfaire à diverses exigences de qualité et doivent pouvoir être répétées à plusieurs reprises par d’autres scientifiques.
Dossier scientifique
Lorsqu’une nouvelle substance doit être évaluée, le demandeur doit soumettre à l’EFSA un dossier dans lequel une réponse est apportée au moins aux questions suivantes:
- Comment et en quelle quantité la substance devrait-elle être consommée?
- Par qui, groupes de consommateurs sensibles tels que les enfants et les femmes enceintes compris, la substance va-t-elle être consommée et en quelles quantités les personnes des groupes sensibles vont-elles la consommer?
- La substance est-elle adaptée à la production alimentaire?
- Quel effet a la substance lorsqu’elle est ajoutée à un produit?
- Est-il prouvé que la substance consommée au bon dosage n’a pas d’effet négatif, n’est pas cancérigène, n’a pas d’effet sur la fécondité/la reproduction, ne déclenche pas de réaction allergique et n’est ni stockée ni décomposée dans l’organisme en d’autres substances potentiellement dangereuses?
- Comment, où et par qui la substance est-elle produite?
Parfois, lors d’une procédure d’évaluation, des questions complémentaires sont posées par l’EFSA et le demandeur doit y apporter une réponse. Dans d’autres cas, il y a lieu d’exécuter des études complémentaires. La durée d’évaluation d’une nouvelle demande par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou le Comité mixte FAO/OMS d’experts sur les additifs alimentaires (JECFA) peut s’étendre sur dix années.
Contradictions et hasard
Il n’est pas rare que les résultats d’études scientifiques se contredisent, ce qui peut être dû à des imprécisions dans la méthodologie de l’étude. Des circonstances imprévues peuvent également jouer un rôle où le ‘hasard’ peut être responsable. L’alignement des résultats de plusieurs études permet d’annuler les effets du ‘hasard’ et des erreurs de méthodologie.
Les édulcorants intenses comptent parmi les substances les plus étudiées. C’est ainsi que sont de temps à autre publiés des résultats d’études inquiétants, susceptibles de jeter le doute sur les édulcorants lorsqu’ils sont évalués indépendamment d’autres études menées par des scientifiques. Parfois, ce sont les médias qui contribuent à semer le doute dans l’esprit du consommateur. Dans de telles situations, les organismes externes tels que l’EFSA et le JECFA ont précisément un rôle important à jouer.
Nouvelles perspectives
Les développements dans le domaine scientifique sont continus. Parfois, cela conduit à une nouvelle, voire une meilleure compréhension d’une question et donne lieu au réexamen d’une substance déterminée. Au fil du temps, des édulcorants ont ainsi été réévalués par l’EFSA. Il n’y a eu qu’un seul cas jusqu’ici où une telle réévaluation s’est traduite par un ajustement de la dose journalière admissible (DJA): le cyclamate en 2004. Dans la plupart des autres cas, il a été établi que rien ne justifiait l’adaptation de la DJA. Tel est par exemple le cas de l’aspartame dont la récente réévaluation a conclu à l’inutilité d’un ajustement de la DJA.
Les scientifiques parlent des édulcorants
Sécurité, consommation, utilité… Retrouvez les principales thématiques sur les édulcorants basses calories dans cette vidéo « State of the Art », réalisée à partir du congrès « Édulcorants intenses, science ou pseudoscience ?».