La préférence pour la douceur ne se renforce pas avec l’exposition
Au cours de cet atelier, un panel d’experts scientifiques internationaux a débattu de la place des aliments sucrés et des édulcorants. Gary Beauchamp (Monell Center, États-Unis) a entamé la session en rappelant que la préférence pour la saveur sucrée est innée et a une base génétique solide. La réduction de la consommation de sucres augmente l’intensité de la perception de la saveur sucrée, mais n’altère en rien cette préférence. D’après Sophie Nicklaus (INRA, Université de Bourgogne Franche-Comté, France), les études portant sur l’évolution de la préférence pour la saveur sucrée de l’enfance à l’adolescence montrent que l’apprentissage des préférences alimentaires est plutôt spécifique à un aliment donné (plutôt qu’à la douceur en soi). Mieux encore, pour Cees de Graaf (Université de Wageningen, Pays-Bas), la préférence pour la saveur sucrée varie avec l’âge et le sexe, mais ne semble pas évoluer en fonction du poids.
Remplacer le sucre n’induit pas de compensation
Dans l’exposé de Sigrid Gibson (Sig-Nutrure Ltd, Royaume-Uni), certaines études observationnelles montrent que la consommation de boissons contenant des édulcorants basses calories est spécifiquement associée à une meilleure qualité du régime alimentaire. Les données provenant des études d’intervention confirment aussi que le maintien de la « douceur » dans l’alimentation, notamment via les boissons avec édulcorants basses calories ne semble pas induire une consommation compensatoire d’aliments sucrés. Peter Rogers (Université de Bristol, Royaume-Uni) ajoute par ailleurs que l’utilisation des édulcorants basses calories aide à réduire l’apport calorique global de l’alimentation et n’augmente pas le poids corporel. Un point sur lequel insiste Richard Mattes (Purdue University, États-Unis) : il ne semble pas y avoir de relation causale entre l’exposition à la saveur sucrée et le risque d’obésité ou de diabète.
Manger « sans sucre » ne stimule pas l’appétit
John McLaughlin (Université de Manchester, Royaume-Uni) déclarait quant à lui que la majorité des études menées chez l’homme ont montré que la consommation d’édulcorants basses calories combinés n’exerce pas une influence majeure sur les réponses postprandiales au glucose, à l’insuline ou aux peptides intestinaux impliqués dans la faim. En d’autres mots, aucun lien ne peut être établi aujourd’hui entre les édulcorants et une augmentation de la sensation de faim ou la prise de poids.
Le contenu de l’atelier, intitulé «La douceur alimentaire – Est-ce un problème? » est disponible dans son intégralité sur le site de ILSI Europe.
Source :
Wittekind A et al. International Journal of Obesity article accepté aperçu 6 décembre 2017; doi: 10.1038 / ijo.2017.296 – https://www.nature.com/articles/ijo2017296.epdf