De nombreux mythes sur les édulcorants intenses circulent, sans que leur origine soit clairement identifiée. Il s’agit souvent de soi-disant «informations» qui mettent en garde sur des effets négatifs supposés des édulcorants basses calories. L’un des plus vieux dans ce domaine est probablement celui qui prétend que remplacer le sucre par des édulcorants basses calories n’a aucun intérêt parce que ces édulcorants augmentent le taux de sucre sanguin ou glycémie. Et qu’en conséquence, comme après toute augmentation du taux de sucre, l’organisme libère de l’insuline, ce qui fait chuter le taux de sucre et stimulerait ainsi la faim… Voilà qui est bien perturbant, en particulier en cas de diabète, où les édulcorants basses calories sont précisément plébiscités.
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Pas de différence sur la glycémie entre l’eau et le cola light
L’origine de ce mythe tient probablement au fait que d’anciens travaux avaient montré qu’à la suite d’une consommation d’eau avec des édulcorants basses calories, on observait une augmentation minime du taux d’insuline – que l’on a appelé sécrétion céphalée d’insuline. Les études ultérieures ont cependant clairement montré que cette sécrétion d’insuline, consécutive à la consommation d’une boisson avec des édulcorants basses calories, ne différait en rien avec celle constatée après consommation d’eau pure…
Dans cette nouvelle étude, des chercheurs de l’Université de Plymouth (Royaume-Uni) ont comparé la consommation de 25 g de glucose avec de l’eau, de 25 g de glucose avec un cola light (sans sucres) et de 25 g de sucres présents dans un cola normal. Chacun des 10 participants ayant bu les trois breuvages à jeun lors de sessions différentes. Les résultats ne montrent aucune différence entre l’évolution de la glycémie après avoir bu l’eau ou le cola light. Le cola normal générait une augmentation de la glycémie légèrement moindre – mais non significative – , ce qui s’explique par le fait que le saccharose qu’il contient présente un index glycémique inférieur à celui du glucose. Les auteurs concluent donc que ces résultats démontrent l’inactivité glycémique des édulcorants basses calories testés – ici une association d’aspartame et d’acésulfame-K.
Une allégation de santé reconnue par l’EFSA
Cette différence d’effet entre les édulcorants intenses et le sucre sur la glycémie a déjà été bien étudiée en son temps par le panel d’experts de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA). Ce qui a amené la Commission Européenne à autoriser une allégation de santé pour les édulcorants basses calories stipulant que la consommation d’aliments/boissons contenant un édulcorant basse calorie à place du sucre induit une plus faible augmentation de la glycémie après sa consommation, par rapport à l’aliment/la boisson contenant du sucre.
Ainsi, pour l’EFSA comme d’autres instances sanitaires dans le monde, les édulcorants basses calories, ingérés dans le respect de la DJA, sont non seulement sûrs, mais permettent en outre de réduire l’augmentation de la glycémie lorsqu’ils sont consommés à la place du sucre.