Des chercheurs américains ont répertorié dans une nouvelle étude les 50 publications scientifiques les plus partagées à partir de 2015 et ont recherché tous les articles de presse écrits sur ces publications aux États-Unis. L’objectif était d’examiner comment les nouvelles ont été portées dans les médias.
Observation n’est pas conclusion
L’analyse des 50 publications de cette revue montre que seulement 7 études étaient contrôlées par placebo, tandis que les 43 autres étaient des études observationnelles, qui apportent un niveau de preuve nettement moins solide. L’analyse des articles publiés dans les médias issus de ces 50 publications montre que 44% des articles exagèrent l’actualité: très souvent un lien de causalité est rapporté, alors que cela n’a absolument pas été démontré. Près de 58% des articles de presse montrent au moins une inexactitude substantielle, ce qui induit les lecteurs en erreur.
Comment devrions-nous interpréter ces nouvelles?
Les études observationnelles sont nettement plus populaires dans les médias que les essais cliniques contrôlés. Cependant, elles ne permettent jamais d’établir un lien causal, elle suggèrent seulement une association. Elles font ce qu’ils disent: à savoir observer un groupe de personnes et voir s’il existe des associations entre ce qu’ils font, mangent, boivent, … d’une part et certaines caractéristiques de santé d’autre part. Ce sont souvent des associations accidentelles ou indirectes. Pour savoir si un tel lien est un lien de causalité, une étude doit être répétée très souvent dans un contexte différent, de préférence entre des milliers de personnes, ce qui est rarement fait.
La tentation du chercheur
Enfin, il arrive parfois aussi que des scientifiques trop enthousiastes rendent leurs résultats plus importants qu’ils ne le sont en réalité. Ceci est parfois accentué par des communiqués de presse envoyés par des instituts de recherche ou des universités. C’est également une source bien connue de désinformation, ce qui a déjà été démontré dans d’autres recherches. De plus, les journalistes n’ont pas toujours le temps et l’expertise pour interpréter de façon critique la publication originale. Ce qui entretient un cercle pernicieux. D’où l’importance de conserver un esprit critique à l’égard du traitement de l’information médicale par la presse et de bien distinguer le type d’études.
Source : Gezondheid & Wetenchap