On parle souvent des problèmes liés à une pression sanguine trop élevée qui, au long cours, est associée à une augmentation du risque d’accident cardiovasculaire. Mais il existe une autre situation à risque, moins connue, qui représente un risque important et que l’on retrouve plus souvent chez la personne âgée : la diminution anormale de la pression sanguine survenant de façon spécifique après le repas. C’est ce qu’on appelle l’hypotension post-prandiale (HPP), une situation désormais reconnue comme un problème clinique fréquent et important. En effet, l’HPP concernerait 24 à 48 % des personnes âgées en bonne santé, et se retrouve plus fréquemment en cas de diabète de type 2 et de maladie de Parkinson (1) (2). Le problème est que cette HPP augmente le risque de syncope et de chute, et sa présence est associée à une mortalité plus élevée.
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Les plaisirs sucrés très appréciés
Si l’apport en sucre est souvent tenu à l’œil en cas d’excès de poids et/ou de diabète de type 2, ce n’est pas le cas chez bien des personnes âgées, où les petits plaisirs sucrés sont très appréciés. Ils procurent du plaisir gustatif, mais sont aussi un moyen de maintenir un apport calorique suffisant pour limiter la perte de poids et/ou le risque de dénutrition chez la personne âgée. Mais quel est l’effet de la consommation de sucres sur le risque d’HPP ? C’est la question que s’est posée une équipe de chercheurs de l’Université d’Adélaïde, en Australie. En effet, contrairement au sel, dont les effets sur la pression sanguine sont bien documentés, les effets du sucre et ses alternatives ont été relativement peu étudiés.
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L’effet des sucres chez la personne âgée
Les chercheurs ont donc mené une recherche systématique pour identifier les études pertinentes portant sur les effets de différents sucres, mais aussi d’édulcorants avec ou sans calories. Les résultats, publiés dans la revue scientifique Nutrients, montrent que chez les jeunes adultes bien portants, la pression sanguine n’est généralement pas affectée par les sucres. Cependant, chez les personnes âgées, le glucose, et dans une moindre mesure le saccharose (ou sucre ordinaire), entraînent une réduction de la pression sanguine après le repas. Cependant, les données disponibles sur les édulcorants avec et sans calories, qui sont plus rares, ne montrent qu’un effet minime ou nul sur la pression sanguine après le repas. Les auteurs concluent que des modifications alimentaires où les sucres sont remplacés par des édulcorants, qu’ils soient avec calories (comme des polyols ou du tagatose) ou sans calories, constituent une stratégie simple et efficace dans la prise en charge de l’hypotension post-prandiale.
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Références:
- Trahair L G et al. J. Am. Med. Dir. Assoc. 2014, 15, 394–409.
- Jansen R W et al. Ann. Intern. Med. 1995, 122, 286–295.
- Pham H et al. Nutrients 2019,118(8), 1717.